COQUELICOTS

JOURNAL





(Journal parcellaire de la production et maintenant de la post-production du film "Coquelicots", par Philippe Blasband himself)


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15 novembre 2005


Hé oui... Comme disait Bill Muray à la fin de "Mad Dog and Glory": "Déjà vu... I have an impression of déjà vu..."
A mon corps défendant, je tourne de nouveau un film sans un franc vaillant, avec une équipe d'amis et de gens de bonne volonté... De nouveau, ce sera une équipe où plusieurs personnes se succéderont à un même poste... Olivier Rausin et Climax films m'aideront mais ce sera une production personnelle.
La distribution et l'équipe technique peu à peu se constituent. Beaucoup d'anciens de la Couleur des mots. J'étais parfois un peu gêné de leur demander de remettre le couvert. Mais les gens semblent plutôt contents, et partants pour un nouveau tour!... Ca m'a l'air tellement incroyable que ça fait renaître cette vieille crainte paranoïaque en moi: je n'ai aucun talent, aucun intéret, mais c'est ma mère, pour me le cacher, qui organise tout, les livres, les films, les pièces...
Hier, j'ai trouvé la comédienne qui jouera Rachel: Céline Peret. Des essais magnifiques. Très bonne comédienne, très différente à chaque prise, très en recherche, et très très cinégétique.



21 novembre 2005

Hier, Aylin a eu un prix pour sa magnifique interprétation dans "la Couleur des Mots". Le film a été bien reçu au festival d'Amiens. C'est encourageant: si un film est bon, émouvant, juste, sa facture modeste n'est pas un obstacle. Cela me donne de l'énergie pour Coquelicots.
Peu à peu, les techniciens et comédiens nous rejoignent. L'équipe se constitue. Ce qui reste encore très flou et particulièrement délicat, c'est les lieux de tournage.
Tout à l'heure, une réunion avec l'équipe assistants-régie. Peu à peu, les choses se cristallisent...


23 novembre 2005

Le casting petit à petit se boucle. Dès que le dépouillement des comédiens sera fait, j'indiquerai la distribution plus en détail sur ce site.
Une scripte nous a rejoint: Emilie Flament. Elle a fait le dernier film de Joaquim Lafosse. Plus rien ne devrait lui faire peur.
Nous sommes toujours à la recherche d'une maquilleuse (ou d'un maquilleur, pas de sexisme!). Et d'un costumier (ou d'une costumière). Agnès Dubois va nous aider, et éventuellement nous prêter des costumes.
Pas encore le moindre décor!... Il faut que je m'active là dessus!


1 décembre 2005

Les choses se dessinent mais à leur rythme. Est-ce trop lent comme rythme? On verra.
Je termine de terminer le découpage... Fastidieux, quand tu nous tiens!...
Les réunions commencent. Avec Virginie Saint-Martin et Antoine Bellem, qui s'occuperont de la lumière. Avec Elisabeth Shnell, qui s'occupera des costumes. L'équipe se constitue, hormis le décorateur.
Hier soir, au (merveilleux!) spectacle de Philippe Grandhenry, aux Tanneurs, j'ai rencontré Jean-Marc Vervoort, qui lui aussi prépare un film fauché, aux mêmes dates. Il a promis de faire un blog, parralèlement à ce journal. S'il s'exécute, je mettrai ici un lien.
Je suis obsédé par ce film - comme tout bon réalisateur, à un mois du tournage. J'essaye de ne pas trop emmerder mon entourage avec ça. Je ne suis pas sûr d'y arriver...


8 décembre 2005

J'ai terminé le découpage - plus ou moins. Mais il est tellement gros que je n'arrive pas à le transférer de manière informatique! Ni même l'imprimer, quasiment!... Enfin, j'espère que cela me permettra d'anticiper certains problèmes... Et que cela m'empêchera d 'avoir l'air pas trop perdu sur le plateau...
Réunion avec Marc Dalmans et Olivier Rausin pour les décors. Ca ne va pas être coton...
Le casting est quasiment bouclé, hormis quelques petits rôles.
L'équipe est quasiment bouclée, hormis quelques postes.
Je vais devoir faire une nouvelle version du scénario. Je la mettrais sur ce site, évidement.
Je ne suis absolument pas angoissé. Mauvais signe? Je sens que je vais somatiser, si je n'angoisse pas.
Mais peut-être aussi est-ce l'expérience qui rentre, à la longue des films mais surtout des pièces.
J'aimerais tant être Woody Allen et faire un film par an. Tourner doit lui sembler aussi naturel que d'aller acheter son journal.


15 décembre 2005

Aujourd'hui, réunion découpage avec Emilie Flamant (la scripte), Thomas Van Zuylen et Christophe Verdonck (assistants) et Virginie Saint-Martin et Antoine Bellen (images et parents de Lou et de Jules). Réunion intéressante, rapide et souvent drôle. On a mangé des tourtes au légumes de chez "Au blé d'Or", la meilleure pâtisserie d'Ittres. Des questions ont été posées. Cela me permet d'envisager plus le film dans son ensemble.
A part ça, quelques décors commencent juste à être trouvés... Les décors, c'est le pan de la préparation où on est en retard.
Demain, discussion avec Laurent Capelluto, qui joue Fabrice, au Tea For two. Et je dois rappeller toutes une série de gens, pour la distribution et les décors. Ca se précise...


21 décembre 2005

Même si les choses avancent un peu, j'ai tout de même l'impression que ça patine un peu. Des éléments essentiels du tournage manquent: on n'a encore que deux décors et demi, pas vraiment de costumier, et on n'est toujours pas sûr pour le décorateur... Ca devrait être angoissant pour n'importe quel autre réalisateur que moi. Moi, évidemment, je ne m'angoisse pas, mais je me tords le pieds, je me mets à tousser, ou j'ai des douleurs intercostales...
Mais cela ne nous empêchera pas de tourner, croyez-moi. Je suis de plus en plus confiant en l'histoire de Coquelicot. Je comprends de moins en moins pourquoi la Commission de sélection a refusé ce scénario. Je ne suis pas fâché mais juste curieux. What were they thinking?...
Grosse conversation, très intéressante et très drôle, évidemment, avec Laurent Capelluto. Conversation amusante au téléphone pour convaincre Olivier Thomas de couper sa magnifique (paraît-il) coiffure rasta pour jouer Antoine ( un policier). Visite de plusieurs décors.
M'étant réellement tordu le pieds, j'ai subi ma première séance d'accupuncture de ma vie. Expérience très très étrange. Je devais attendre, couché en slip sous une couverture, pendant vingt minutes, avec des aiguilles dans la jambe et le pied droits. Je tentais de repasser le scénario en revue. Je n'y parvenais pas. Je me perdais dans sa structure. J'ai donc fait un résumé de la structure du film, que je mets dans cette partie du site, si jamais cela intéresse quelqu'un.


24 décembre 2005

Joyeux Noël.
Les choses se mettent en place petit à petit. Plusieurs décors sont trouvés. Vendredi prochain, on va filmer trois petites séquences: Rachel et Xénia qui marche parmi les gens qui font leurs derniers achats... Repérages, avec Jazz (Christophe Verdonck), l'homme le moins stressé du monde, et le meilleur ami de Jao Lethem, qui est l'homme le plus nerveux que je connaisse. Il en a profité du repérage pour acheter un cadeau de Noël pour Anne-Ca, sa petite amie.
J'étais attentif mais en même temps j'étais bizarrement absent pendant ces repérages. Tout d'un coups, cela devient réel... Ou pas?...
Plein d'incertitudes: toujours pas de décorateur ferme. Des décors qui manquent. Quelques petits rôles pas encore fournis. Quelques comédiens, parfois très importants, qui n'ont toujours pas répondus. Mais je n'ai aucun doute: on va tourner ce film. On va commencer vendredi prochain.


26 décembre 2005

Rencontre, le jour de Noël, avec Elisabeth Debailly, pour les costumes. Il ne manque plus que les gens du décor et l'équipe est complète.
Je pense beaucoup (beaucoup trop, sans doute) aux premiers plans qui vont être tournés vendredi. Je les rêve, les imagine. Ce ne sont pas des plans très difficiles. Ils seront juste difficiles parce qu'ils seront les premiers. Mais les premiers plans tournés (avec Martine Willequet) pour la Couleur des mots étaient magnifiques. On vera.
Sinon, j'ai eu un coup de téléphone de Lisa, qui sera mon reférant pour le maquillage. J'ai rendez- vous avec son équipe (elles sont quatre) mercredi. Elle m'a répété qu'elles étaient toutes emballées par le projet et le scénario. Je dois avouer que moi aussi, même si c'est moi qui l'ait écrit. Ca a l'air prétentieux, dit comme cela. Mais imaginez ce que c'est, quand vous vous lassez d'un scénario au moment de le tourner. Cela arrive fréquemment quand vous l'avez écrit vous-même.
Ce scénario-ci me semble plus riche en possibilités chaque fois que je le relis, que j'y pense ou que j'en parle. Je vais le dire encore une toute dernière fois: pourquoi la Commission du Film l'ont-ils refusé? What were they thinking?...


31 décembre 2005

Dernière journée de l'année 2005. Hier, premier jour de tournage, dans le froid (-4) avec Céline Perret et dans la tempête de neige avec Véronique Dumont.
Au début, comme tous les réalisateurs, je présume, j'avais l'impression de jouer à la dinette, de ne pas vraiment croire à ce que je faisais. Evidemment j'ai plusieurs fois dit couper trop tot, ce genre de conneries habituelles. Le problème, c'est de tourner tous les deux ans alors que les équipes de techniciens enchaînent les tournages. Mon rythme de tournage idéal, ce serait un film tous les ans, tous les ans et demi, comme Woody Allen. Mais bon. Woody Allen n'est pas belge.
Plaisir d'être entouré d'une équipe chaleureuse, enthousiaste, consciensieuse.
Les comédiennes ont entamé le tournage par des scènes qui ne sont pas du jeu pur. Je ne sais pas si c'était un mal ou un bien. Elles ont été toutes les deux très courageuses, physiquement. Et à mon humble avis, je les ai trouvé parfaites.
J'ai l'impression que le tournage est très bien parti.
J'attend avec excitation la suite du tournage...
Bonne année. Sinon, sur ce site, une liste des comédiens du film et une liste des techniciens du film, avec les coordonnées, etc.


6 janvier 2006

Hier soir, avec Thomas, un des assistants, repérages en voiture pour les séquences à filmer mardi soir. Aujourd'hui, photos avec Claire Tefnin et Maïa Baran, pour la photo d'Ilona et de Béa. Elles forment un couple dans le film mais leur seule "scène" ensemble, c'est cette photo!...
L'impression d'irréalité par rapport au film me reprend. On travaille, on s'inquiète, on réfléchit, on fronce les sourcils. Mais est-on réellement en train de faire un film? Cette impression s'atténuera lundi et mardi, évidemment.


11 janvier 2006

Et c'est parti!
Le véritable tournage a commencé hier soir. Avec tous les problèmes habituels: ennuis techniques, difficultés logistiques, repas qui prend trois fois plus de temps que prévu, heures supplémentaires...
Chaque fois, je suis étonné: c'est donc comme cela qu'on tourne les films? Je comprends pourquoi les jeunes réalisateurs n'arrivent qu'à peine à diriger les comédiens: la logistique bouffe toute leur énergie.
Mais je ne plains pas: on s'est quand même bien amusé. Ca s'est passé dans la décontraction (des assistants comme Jazz (Christophe Verdonck) et Thomas Van Zuylen ne stressent pas.
Avant un tournage (ou une pièce), j'ai toujours un peu peur de ne pas parvenir à diriger les comédiens. Mais dès que je les vois jouer, tous les problèmes techniques et autres s'effacent et je les regarde. Je ne parviens pas à lâcher mon attention sur eux.
C'est une des choses que je préfère faire au monde: regarder des comédiens ; leur parler ; les regarder de nouveau.
Ce soir, normalement, c'est une soirée plus coole. Mais je me méfie des soirées qui sont censées être plus cooles...


13 janvier 2006

Elie (mon plus jeune fils) m'a réveillé à cinq heures moins dix, pour avoir son biberon. J'écris ces lignes un peu avant six heures. Nous allons filmer à l'imprimerie, aujourd'hui. Hier et avant-hier ont été des journées plutôt faciles, courtes. Il était juste difficile, hier, de parvenir à faire une prise sans des bruits: avions, voiture, mobylette, scie. Mais sinon, belle petite scène avec Belen Montoro et David Quartigniez.
Le jour avant, on avait des figurants, en général polonais. Deux des personnages principaux (Fabrice, joué par Laurent Capelluto et Rachel, jouée par Céline Peret) commence à se dessiner. C'est rassurant.
Ce qui est un peu moins rassurant, c'est qu'on ne peut pas commencer la synchro, à cause du format 24P de JVC, qui ne s'accorde pas facilement avec le Final Cut Pro. Pendant une heure, on a tenté de visionner des rushes chez mon frère Nicholas mais en vain... J'aurais aimé pouvoir voir la matière synchronisée, voire même commencer à monter quelques séquences. Mais ce n'est pas très grave.
Elie est arrivé dans mon bureau. Il est 5 heures 49. Je vais devoir m'occuper de lui...


14 janvier 2006

Mon fils Elie m'a de nouveau éveillé à quatre heures du matin. Il a pleuré, je me suis levé, mais il a trouvé son biberon et s'est rendormi. Moi pas... Il y a du déshéritage dans l'air...
La journée de hier s'est bien passée. Le matin, dans l'imprimerie: un peu une impression de claustrophobie mais sinon, Simon André était magnifique. Ce n'est pas pour rien qu'il est le comparse de Jan Hammeneker... L'après-midi, on a filmé dehors, mais on n'est pas parvenu à filmer une séquence sur deux: cela se passait dehors et vers trois heures et demi, le soleil commençait à descendre. La seconde séquence était très longue, avec déplacementes, voiture qui roule, cinq, six plans... Il valait mieux remettre, même s'il faut espérer que le temps ne sera pas trop différent, la fois où on la tournera.
Toujours plus malaisé de tourner dehors...


17 janvier 2006

Je dors toujours très mal. Ce matin, je me suis éveillé à quatre heures, frais comme un gardon. Vers cinq heures du soir, j'étais crevé. Maintenant, à presque dix heures du soir, je suis de nouveau tout à fait réveillé, excité... D'habitude, pourtant, sur les tournages, je dors bien...
Hier, tournage de la séquence dans le salon de coiffure. Deux plans, réalisés assez rapidement. Tania Garbarski est enceinte de huit mois et demi et improvisait, en sortant à chaque prise des détails sexuels de plus en plus délirants. Céline Peret avait de plus en plus de mal à garder son sérieux, ce qui était le but: sentir chez elle, derrière son air bougon et renfermé, un sourire qui effleure, et de l'étonnement.
Pour la première fois depuis le début du tournage, Antoine était remplacé au cadre et à la lumière par sa douce et tendre, Virginie SM. Présence maternelle. Calme, assurance, humour.
On a essayé de faire de la fausse neige, pour raccorder avec le plan précédent, celui où Véronique Dumont marchait dans la tempête de neige. Mais le vent ne nous a pas trop aidé. Nous avons laissé tomber cette idée de fausse neige. Dommage. Benoît Amans, le décorateur, faisait du beau boulôt. Ce vent récalcitrant me rappelle à quel point Dieu est partie prenante dans la réalisation cinématographique, et à quel point, parfois, c'est un co-réalisateur un peu chiant. Il faudra retourner les plans où Véronique marche.
Le propriétaire du salon de coiffure était un très gentil monsieur, et un éleveur de carlins (une des races préférées d'Aylin: plissé, grognon, la gueule écrasée, moi, en fait...) Une de ses formules préférée: "J'aime les cheveux, les chiens et les hommes".
Aujourd'hui, Aylin et moi, nous avons fait une première salve d'interviews pour "la Couleur des mots". C'était un peu schizophrène, passer comme cela d'un des films à l'autre.


19 janvier 2006

Aujourd'hui, journée un peu dure: longue scène dehors, avec beaucoup beaucoup beaucoup de bruits parasite. Chaque prise était un combat. J'ai l'impression que les deux comédiens (Claire Tefnin et Laurent Capelluto) étaient assez concentrés pour parvenir à rester dans la scène. Mais moi? N'étais-je pas trop dispersé?...
J'ai besoin de voir des rushes et de commencer à monter, pour sentir l'odeur de ce film.

22 janvier 2006

J'ai suivi une conférence de deux jours sur les problèmes pragmatiques, donnés par le génial et amusant Marc Monfort. C'est un logopède belge, qui vit et travaille en Espagne. Il est spécialisé dans les handicaps de la communication et du langage (grosso-modo: autistes, sourds-muêts, dysphasiques). C'était un peu difficile de suivre deux jours de cours. Je n'avais plus fait cela depuis quinze ans.
C'est étrange, de tourner par à-coups et, dans les interruptions, de changer d'activités. Cela m'angoisse quand même un peu. Pas trop, en fait. Cela me permet de réfléchir posément au film, et aux scènes encore à tourner, et même parfois de rectifier des choses. Mais faut-il vraiment réfléchir posément quand on réalise un film? Cela reste à prouver...
Demain soir, on tourne dans les bureaux de Climax les appels téléphoniques entre le personnage d'Antoine (ce cher Serge Larivière) et celui d'Anna (cette adorable Cachou Kirsh). Je me rends compte que son personnage porte le prénom d'Anna Charpentier, la fille de Bellen Montoro. Hors, Cachou ressemble fort à Anna Charpentier!... Hasard? Prémonition? Inconscient?...
A part cela, je lis "Minghella by Minghella". Minghella a l'air très très sympathique. En tous cas, c'est intéressant de le lire. Il est limpide et donne beaucoup de conseils.
Quand je tourne des films, j'aime bien lire des livres sur le cinéma, et en particulier ceux qu'écrivent les réalisateurs. Comme s'ils pouvaient m'enseigner comment réaliser... Je reste un petit garçon scolaire...


24 janvier 2006.

Hier, soirée tranquille chez Climax Films: des champs/contrechamps par téléphone, entre Serge Larivière et Cachou Kirsch. Ils étaient très bien. Un plaisir, évidemment, de tourner avec Serge (même si c'est dommage de lui donner une fois de plus un rôle de policier, et non pas celui d'amoureux fougueux, comme un peu dans "Mireille et Lucien"). Cachou était très bien, très touchante.
Philippe Vandendrische avait suggéré de les faire vraiment parler au téléphone, pour le jeu. Il avait tout à fait raison.
Mais c'est bientôt fini, les tournages qui durent trois, quatre heures: samedi, dimanche, lundi et mardi, on tournera des séquences plus longues... J'espère qu'on ne fera pas d'heures sups. Je déteste les heures sups. L'équipe est fatiguée et surtout MOI je suis fatigué.


28 janvier 2006

J'écris ça le matin, avant de partir pour tourner à l'hôpital Bracops les scènes entre Rachel et Véronique. Ca fait quelques jours qu'on n'a pas tourné, ce qui est toujours un peu bizarre.
Jeudi, on a fait un repérages des différents lieux qu'on a déjà. Grace à Renaud Boucquey, qui a fait des repérages très efficaces, il ne nous reste plus que quelques lieux manquants, dont, évidemment, le gros décor de Coquelicot.
Hier, la musique de "Aglaé la glaneuse", qui va remplacer "les Roses blanches", est enfin arrivée sur mon EMail. C'est une très jolie parodie de vieille chanson française, faite avec leur maestria habituelle par Olivier Thomas et Nicolas Marchant. Chanté par Véronique Dumont, cela risque de valoir son pesant de cacahuette.
Hier après-midi, au Tea for two, mon salon de thé habituel, mon stamkafé, discussion justement avec Véronique Dumont. Certains comédiens sont des mentors pour moi. Ils m'en apprennent plus que je peux leur en apprendre. Une liste non-exhaustive: Pierre Sartenaer, Philippe Noiret, Aylin Yay, et Véronique Dumont!... Je suis impatient de tourner avec elle!... En particulier la chanson...
Après Véronique, dans la foulée, discussion avec Kris Renson, qui va remplacer ce week-end Virginie et Antoine à la lumière-cadre. Je ne l'avais plus vraiment rencontré depuis vingt ans, alors que j'étais stagiaire sur un court-métrage de l'INSAS, et lui en faisait la lumière. Il m'a rappelé que Benoit Mariage était cadreur sur ce film!... Comme tout a changé, en vingt ans... Nous avons tous les deux des cheveux blancs... Ah la la...
A un moment, je lui parle de "la Couleur des mots", et je lui dis que j'ai cadré. Je signale que je ne suis pas un très bon cadreur. Et lui se sent obligé de rajouter, du tac au tac: "Moi non plus!"... Un jeune cadreur ne pourrait pas se permettre de dire ça, ou en tous cas, il m'inquièterait beaucoup beaucoup. Mais bon. Kris, avec sa réputation et son CV, quand il dit qu'il n'est pas un bon cadreur, cela n'a pas l'air très très sérieux. MOI, je suis pas un bon cadreur! MOI, je n'ai pas fait des Greenaway (entre autres)!...
Sinon, il fait froid. Froid, froid, froid. Moins froid qu'ailleurs en Europe mais quand même froid.
Brrrr....


30 janvier 2006

Avant-hier (samedi) et hier (dimanche) nous avons filmé la première partie des scènes d'hôpital, celles qui ont lieu après que Rachel ait fait sa tentative de suicide. Cela s'est bien passé. Nous avions une aîle d'hôpital vide pour nous. Comme un petit studio. Ce fut très agréable de travailler avec Chris Renson, qui est drôle, gentil, doué, compétant, et rapide. Un personnage attachant.
Aylin a terminé ses scènes. Comme souvent chez elle, elle a créé (inconsciemment, j'en suis sûr) son personnage brique après brique. Et ce n'est que quand la dernière brique fut posée, dans sa dernière scène, que j'ai vraiment compris ce qu'elle faisait de ce personnage.
Cette dernière scène fut jouée avec Carlo Ferrante, un comédien étonnant, rapide, vrai. Il était crédible en médecin sans le moindre effort. Grand art.
Céline Peret a découvert les joies du cinéma: elle a du manger une petite dizaine de sachets de maltesers pour la scène où elle discute avec Aylin dans un couloir.
On arrive au tiers du tournage, plus ou moins. D'un côté, j'ai l'impression de sentir les choses prendre forme. Mais d'un autre, je n'ai toujours pas monté, ni même vu des rushes synchrones. Mais bon: je m'amuse bien et j'espère qu'il en est de même pour les autres participants de ce tournage.
Ce soir, première vraie scène de jeu de Véronique Dumont. On entame un autre pan du film. Je suis impatient de la voir chanter et jouer!...



31 janvier 2006

Hier et aujourd'hui, on a tourné dans un appartement près de la place Saint-Géry. Le lieux était exigü mais l'ambiance sympathique.
Nous avons abordé un nouveau pan du film: la partie de Xénia. Véronique Dumont fut évidement géniale, comme je me l'attendais. Le moment où elle a chanté était évidemment magnifique.
Aujourd'hui, nous avons eu la grande Martine Willequet, qui joue Chloé. Dans le dernier plan que l'on a tourné, il y avait quelque chose de faux dans ce qu'elle disait. On a longtemps cherché, avant de trouver qu'il s'agissait simplement d'une réplique en trop. Toujours gênant, une si petite erreur, mais qui empêche de trouver le ton juste.
A part ça, demain, congé!...


4 février 2006

Alors que je ne tourne pas aujourd'hui et que les enfants ne vont pas à l'école, je me suis réveillé d'un bond aujourd'hui, vers 6 heures du matin... On dort très bizarrement quand on tourne un film...
Jeudi, on a tourné dans ma vidéothèque-nigthshop la scène où Rachel craque. C'était un peu étrange de tourner dans ce lieu que je fréquente très souvent. On a eu quelques petites difficultés pour la scène mais je crois qu'on est arrivé à un résultat intéressant. Avec le montage, je suis sûr qu'elle sera très bien.
Après cela, on a mangé au thaïlandais et on a fait le plan de Rachel couchée sur le sol. Ce plan raccordait directement avec la première journée de tournage. Ca commence par un gros plan à l'envers avec Céline qui regarde dans la caméra. Je crois que c'est un plan magnifique.
Hier, vendredi, Antoine Bellem nous est revenu! On a filmé les plans devant et dans l'hôtel, entre Serge Larivière et Véronique Dumont. Il y a eu, évidemment, des fous-rires. Serge n'est pas la personne la moins drôle du monde. Je trouvais la scène très bien: elle commence par sembler très informative, vire vers la comédie, et à la fin, soudain, tombe dans le drame.
Après cela, en équipe réduite, on a tourné les plans dans la voiture (la Classe A de ma belle-soeur Corine) où Xénia boit du gin au goulôt, hurle, pleure, rit. Cela s'est passé avec beaucoup plus d'aisance et de souplesse que les premiers plans qu'on avait tourné en voiture, le premier jour de tournage.
Je crois que Véronique est contente, du rôle et du tournage. Ou alors elle est très très diplomate et polie. Ou bien, évidemment, probablement, elle fait partie du Grand Complot qu'orchestre ma mère pour me cacher que je suis un crétin fini...
J'ai l'impression d'avancer dans le film, de le sentir un peu mieux et, en même temps, le côte "Bits and pieces" est de plus en plus fort. Comme certaines personnes de l'équipe commencent à partir et sont remplacés par d'autres, l'impression d'émiettement est de plus en plus présent. Je crois que je vais être très très étonné en voyant le premier montage... En bien? En mal? La mayonnaise prendra-t-elle?...
Aujourd'hui, parallèlement, pendant que je tournais, vingt minutes de ma pièce "les Témoins" passait à "Entrevue". Les acheteurs et directeurs de centres culturels semblent l'avoir appréciée. Croisons les doigts et espérons qu'il y ait une grande tournée internationale en Belgique...


7 février 2006

Samedi dernier, je n'ai pas assisté au tournage! C'était les plans des petits garçons et des petites filles qui racontaient ce qu'ils feraient plus tard, dans leurs vies. J'ai réservé ces plans pour les assistants, en la mémoire de Yamamoto Sensei, un réalisateur japonais dont le premier but, apparemment, était pédagogique: il faisait des films pour entraîner ses assistants à devenir eux-mêmes réalisateurs. Le plus connu d'entre eux s'appelait Kurosawa Akira.
C'est donc Anne-Catherine qui a réalisé ces plans. D'après la rumeur, tout s'est bien passé, sinon que l'équipe s'est rendue compte qu'il n'y avait pas de pied pour la caméra! Alors que ce sont les seuls plans avec pieds du film!... Ils se sont d'abord débrouillés en bricolant avec un vieux pied sans tête. A partir de midi, ils avaient un vrai pied, celui de Nicolas Arnould, l'assistant caméra.
Je suis impatient de voir les rushes de cette journée, dont je ne sais vraiment pas grand chose...
Dimanche, journée laborieuse. Je ne suis pas sûr de savoir pourquoi.
Cela avait commencé par la rue du lieu de tournage, qui était invisible sur mon plan de Bruxelles, ainsi que sur le GPS de la voiture d'Elisabeth Shnell (costumes). Ensuite trois séquences, chaque fois dans un autre décor, avec des problèmes d'éclairages différents et une longue mise en place. On a presque vu Antoine Bellen s'énerver: il a utilisé plus de formule de politesse que d'habitude...
Je me suis rendu compte à quel point il est difficile de travailler avec les enfants. Simon Thomas, le fils de Véronique Dumont dans le film, (et hors du film aussi) était très bien, très convaincant. Mais il avait des problèmes pour ne pas éclater de rire quand sa mère lui répétait: "Je suis ta mère!... Je suis ta mère!..." Finalement, il a trouvé lui-même la solution: il a demandé à Véronique de plus enchaîner les deux phrases. Il avait raison. Cela l'empêchait de rire et cela améliorait la séquence.
Anid Lobato de Faria et Patrick étaient très bien, étonnants pour des amateurs. Pierre Sartenaer était tout aussi bien. Mais bon. Lui, c'est un grand maître. C'est moins étonnant.
Hier, lundi, j'ai pris l'avion avec Aylin. J'écris ces ligne dans un hôtel d'Istanboul. Il neige. Je suis venu voir la première de "Nathalie", la traduction turque de "Nathalie Ribout". Je reviens vendredi et l'ont reprend le tournage samedi.


12 février 2006

Enfin j'ai repris le tournage! (Sinon, la pièce, en Turquie, ça s'est très bien passé.)
Aujourd'hui, une scène cruciale, qui faisait un peu peur à tout le monde: celle de la visite du père. Didier Deneck fut évidement génial. Plusieurs fois en larmes.


14 février 2006

Hier, on a fait toutes les petites séquences de Rachel seule dans son appartement. Plus que jamais l'impression de faire des "bits and pieces", des petits bouts de réalité disparates.
Après, on a été mangé chez mon ami Hau, qui a un restaurant vietnamien en face du centre sportif de Woluwe Saint-Pierre. C'était une sorte de repérage amélioré: mercredi, on va tourner là la scène entre Xénia, son ami Yves et Marie-Françoise, la femme d'Yves. C'était sympa de revoir Hau et Hang, son épouse. Je ne les avais perdus de vue ces dernières années.
Aujourd'hui, enfin, j'ai pu voir des rushes!... Très belle image. Jeudi, j'y retourne pour monter des fragments et vérifier s'il n'y a rien qu'il faut retourner.
Je suis crevé...


15 février 2006

On a tourné la scène où Xénia rencontre un de ses anciens clients, Yves, puis sa femme, Marie-Chantale. C'était agréable de retrouver Véronique Dumont, après quelques semaines. Scène forte, que nous avons du tourner très vite mais en perdant du temps à cause des avions, du maquillage qui est difficile, etc. Je me rappelle souvent la phrase de Kubrick: "Réaliser c'est un film, c'est comme écrire Guerre et Paix avec des gants de boxe".
C'était un plaisir de retrouver pour la troisième fois Frédéric Bodson. Comme toujours, sa performance est pleine d'émotion rentrée, de sobriété. Sur le chemin du retour, il m'a parlé de ses immenses voyages en 2 cheveaux, avec sa soeur, son frère et sa mère, en Iran, dans le sud du Maroc et dans le nord de la Scandinavie. En 64, il est passé à Téhéran, l'été, dans la ville et l'année où je naissais.
Nicole Valberg était vénéneuse à souhait. Plus elle s'adoucissait, plus son personnage devenait violent. C'est une comédienne que j'admire depuis que j'ai 15 ans. J'adore son ton étrange et pincé.
Jusqu'à maintenant, je n'ai pas l'impression d'avoir raté de scène. Certaines scènes sont plus fortes ou plus intenses que d'autre - heureusement! Ce serait insupportable, une accumulation de scènes paroxysmique!
Chaque scène me semble juste, peut-être pas du point de vue du découpage - ça, on verra en montage - mais du point de vue du jeu. Je peux me tromper.
Jusqu'ici, tout va bien... Si tout ce ceci, c'est un complot de ma mère, alors, elle est très très très très forte...


16 février 2006

Pour l'instant, j'écris souvent dans ce journal. Sans doute parce que j'en ai le temps: nous tournons moins depuis que je suis rentré de Turquie.
Aujourd'hui, enfin, j'ai un peu pré-monté, pour vérifier qu'il n'y avait rien à retourner. Je trouve que ça va. Pas de problème qu'on ne puisse contourner ou résoudre au montage.
Mes deux enfants sont malades. Le grand a la grippe (la vraie). Le deuxième couve...



18 février 2006

Hier, on a tourné un plan. Juste un plan. C'était au départ deux plans, de Rachel (Céline Perret) en train d'essayer sa robe. Mais dans les clients du magasin où l'on tournait ne cessaient d'entrer et de sortir, de regarder la nouvelle collection, d'acheter. Pour qu'il y ait plus ou moins les même gens dans les fonds des deux plans, il fallait faire le large, puis zoomer pour faire le serré. Donc, un seul plan.
L'impression d'émiettage du tournage est plus forte que jamais. J'ai l'impression, pour l'instant désagréable, que ce tournage ne se terminera jamais. A un moment, j'en suis sûr, je vais me réveiller avec la même impression, mais joyeuse: "Chouette! Ce tournage ne se terminera jamais!..."
Hier soir, Aylin et moi, nous sommes allé au théâtre. Expérience très étrange, de passer de l' univers cinématographique du film, à cet autre univers, théâtral. Deux très bons comédiens : Karim Barras (c'était la première fois que je le voyais sur scène) et Yoann Blanc.
Aujourd'hui, Thomas Van Zuyland et moi, nous allons visiter plusieurs décors. Si ces décors fonctionnent, nous n'aurons plus qu'à trouver le "Blue Diamond", et tous les décors séront trouvés. Déjà ça de moins comme inquiètude...


19 février 2006

Je suis malade comme un chien.
Mes fils sont malades comme des chiens.
Le chien se porte bien.



21 février 2006

Hier, j'ai synchronisé deux cassettes de rushes, j'ai peté un des pneus de ma voiture, j'ai donc traversé la ville avec un pneu à plat, j'avais 39 de fièvre, j'ai été dormir à 7 heures du soir et me suis réveillé à 7 heures du matin...
Aujourd'hui, j'étais encore malade. Je suis toujours malade, un jour ou l'autre, quand je tourne un film.
Aujourd'hui, on a tourné le club de bridge. Le décor était parfait, et la figuration aussi, mais elle était un peu difficile: c'était les vrais habitués du bridge, et ils n'appréciaient pas que l'on bouscule leur train-train (je les comprends très bien ; quand je serai un petit vieux et qu'il y aura des crétins nés après 2010 qui viendront faire leurs petits films dans MON club de bridge, ça me les gonflera!...)
Heureusement, les comédiens (Françoise Oriane, Cachou Kirsch et Laurent Capelluto) ont gardé le cap et la bonne humeur.
Avec Lisa, la maquilleuse, on a parlé de ce fait étrange: nous connaissons cinq maquilleuses qui ont des soeurs jumelles. Et c'est un métier où l'on travaille toujours avec un miroir!... Après réflexion, je crois que c'est juste un hasard.


Photo de la scripte, Françoise Pétry. Commentaire: même malade, je parviens à crâner.



23 février 2006

Hier soir, grand écart: on a tourné la première séquence du personnage de Fabrice (Laurent Capelluto), celle où il offre un pull à sa mère (François Oriane), et les dernières: celles où il meurt (avec, dans rôle de Chloé, Martine Willequet).
Autant la première scène était tranquille, facile à tourner, autant la deuxième fut difficile. Mais (autant que je puisse en juger), ce sera une scène magnifique.
Laurent meurt très bien. Il mourrait de mieux en mieux. On lui avait maquillé le visage en sang. Il a tenu à rentrer comme ça. Je tiens à signaler à Nadia (sa compagne) que j'ai tenté de l'en dissuader et que je n'ai donc aucune responsabilité dans les agissements de ce jeune homme...


25 février 2006

Jeudi 24, on a tourné toutes les séquences dans le magasin de déguisements. Accueil très chaleureux et sympathique au magasin Eldorado, qui restait ouvert pendant que nous commencions à tourner.
Une jeune adolescente arrive au comptoir: "Bonjour, est-ce que vous avez un déguisement de shtroumpfette?" "Certainement..." Et d'autres clients, certains jeunes, d'autres vieux, qui demandent les déguisements les plus improbables...
Après le magasin, on a mangé et ensuite on a filmé dehors, en face du magasin. Il faisait très très froid. Premiers plans de Michel Bogen, en "Steve", et ses deux hommes de main: l'incontournable Frédéric Fonteyne et Nicholas Blasband, mon petit frère. J'ai du simplifier le découpage pour terminer plus tôt. Mais je suis à peu près sûr que cela ne portera pas à conséquence.
Hier, vendredi, journée où j'ai rencontré les rapporteurs de "Maternelle", mon prochain projet de film, que Climax présente à la Commission. Toujours étrange de passer d'un projet à l'autre...




28 février 2006

Hier, on a filmé l'enterrement du personnage Fabrice. On a tourné ça dans le nouveau cimetierre d'Uccles. C'était très gai de voir toutes ces comédiennes (et un comédien, Serge Larivière) ensembles, dans la loge maquillage improvisée dans les locaux des employés du cimetière. Il y avait là une comédienne dont c'était le dernier jour de tournage (François Oriane) et trois comédiennes dont c'était le premier (Valérie Lemaître, Michelle Van Brussel et Jasmina Douieb), alors qu'elles ont tout de même des rôles importants et qu'on est dans le dernier quart du tournage. Il y a encore des facettes que je ne connais pas, dans ce film, des facettes qu'apporteront les comédiennes qui n'y ont pas encore jouées!...
On a filmé l'enterrement vers midi et demi. Pendant l'installation, beaucoup de rires, ce qui me faisait peur. Mais dès qu'on a tourné, une ambiance triste. Françoise pleurait. Les autres étaient assez touchées: c'était l'enterrement du personnage de Laurent Capelluto, tout de même!...
Dès qu'on a fini de tourner et qu'on est rentré dans la loge, il s'est mis à neiger!...
Le soir, on a refait les séquences où Cachou et Serge Larivière se parlaient au téléphone. C'est toujours pénible de devoir retourner des séquences... Aujourd'hui, pour des raisons d'horaires, journée annulée!... Si j'ai fini ce tournage en mai, j'ai beaucoup de chances!... Allez, maman! C'est bon! N'en remets pas, tout de même!...


1 mars 2006

Hier, on a fait du repérage. On a visité les décors pour Coquelicots, chez une des maquilleuses, Dominique. On a discuté des décors avec les deux jeunes filles qui vont transformer cette maison en salon de massage.
Ensuite, on a trouvé le "Blue Diamond" et, surtout, l'arrière du "Blue Diamond"...
On a presque tous les décors...
Aujourd'hui, je m'emmerde...



4 mars 2006

Vendredi, j'ai visionné des rushes. J'ai pré-monté les vieilles dames, pour vérifier que cela fonctionnne bien. Et je me suis penché avec Olivier Rausin sur un problème technique: un petit point vert, de la taille d'un pixel (en haute définition) au beau milieu des images! Rien de catastrophique (il suffit de prendre le pixel à gauche ou à droite et de le recopier ; c'est d'ailleurs ce qu'ils ont fait pour réparer la caméra). Mais la source de cette panne est incroyable. Cela vaut son pesant de cacahuette: ce pixel vert est du à l'impact d'un rayon cosmique (si, si) sur la plaque où s'enregistre l'image... On est en 2006. Extraordinaire.
Aujourd'hui, thé au Tea for two avec deux des Russes. Sympathiques, élégants, et l'air très russes.
Il reste plus qu'une grosse grosse semaine de tournage, avec en plus des avant-premières de la Couleur des mots.
Il faut tenir bon.


7 mars 2006

Dimanche soir, 5 mars, tournage dans l'arrière-salle du Elno Penon, petit café espagnol, célèbre chez beaucoup de gens pour ses boulettes à la sauce de tomate et à son sympathique patron. Nous y avons tourné l'arrière du Blue Diamond. Le maquillage a "ensanglanté" Maïa Baran, qui est très réaliste en prostituée dont on vient de casser la gueule. On a filmé la fin d'une séquence, où Serge Larivière (qui joue Antoine le policier) surgit avec deux policiers en uniformes, puis une autre séquence, où Laurent Capelluto (Fabrice), raconte son passé à Steve (Michel Bogen). Ce fut trop court, on n'a pas assez tourné, mais on s'est bien amusé. Serge Larivière était évidemment très drôle, mais aussi Michel Bogen, et notre preneuse du son du week-end, Hélène Lamy-au-Rousseau, était déchaînée.
J'en profite pour parler des preneurs de son, qui se sont plaint que je les mentionne jamais dans ce journal, alors qu'ils sont un des postes les plus fournis (quatre preneurs de son, trois perchmans et parfois une stagiaire), qu'ils sont les plus beaux, les plus intelligents, les mieux peignés, les mieux chaussés, etc. Je ne les remercierai jamais assez.
Hier, tournage dans mon quartier général, "le Tea for two", la scène où Fabrice tente de recruter Julie (Sophie Lincsmaux) et se fait casser son coups par Béa (Claire Tefnin). J'ai du simplifier la scène et laisser tous les personnages toujours assis pour parvenir à tout tourner dans la journée. Mais bon. J'avais fait aussi cela sur "la Couleur des mots", et cela n'a pas empêché le film d'avoir ses qualités.
Sophie Lincsmaux s'était cassé les doigts de pieds, deux jours auparavant. La pauvre devait marcher avec des béquilles, et garder son pied surélevé. Mais néanmoins, elle a été très bien, très juste par rapport au rôle.
Hier soir, avant-première de "la Couleur des mots" à Bruxelles.


8 mars 2006

Hier soir, jusqu'à très tard, scènes avec les Russes chez Coquelicots. Ils étaient extraordinaires! Sympathiques, intelligents, gentlemen, plus vrais que natures, et jouaient très bien!...
J'ai une chance incroyable avec les comédiens: tous très très très bons jusqu'ici!...
On a tourné chez Dominique Bindher, que je ne remercierai jamais assez pour avoir prêté sa maison pendant six jours et nous avoir laissé la transformer en salon de massage!...
Toutes les "filles Coquelicots" jouaient hier en "uniforme"... Je m'excuse plâtement auprès de leurs mamans et papas... On a de nouveau beaucoup rit.


10 mars 2006

Mercredi, on a terminé tôt (pour une fois). On a fait toute la fin de Coquelicot: Fabrice (Laurent Capelluto) qui prend de la coke en attendant ; arrivée de Steve (Michel Kacenelenbogen) et ses deux sbires (Nicholas Blasband et Frédéric Fonteyne) ; Fabrice sanglant dans la chambre. Cela s'est bien passé. Intéressant de voir Laurent sniffer un médicament inoffensif. Cela n'avait pas l'air très agréable.
Jeudi, hier, grosse journée. Toute la fin du trajet de Rachel dans Coquelicot. On a tourné la seule scène entre Xénia et Rachel, et la seule scène entre Fabrice et Rachel, les deux scènes où nos personnages principaux se rencontrent. (Il faudra aménager un moment où Xénia rencontre Fabrice, ce qui n'est pas prévu, à priori, dans le scénario.)
Quand on a fait le contrechamps sur Céline Peret (Rachel), Véronique Dumont (Xénia) était impressionnée par l'émotion que dégageait Céline. Ce qui me prouve que le pari d'avoir choisi Céline est gagné.
Très gai de tourner avec les "filles" Coquelicots (outre Véronique Dumont et Céline Peret, Jasmina Douieb, Valérie Lemaître et Michelle Van Brussel). J'adore travailler avec des comédiennes. Cela me manquait, depuis "les Mangeuses de Chocolat".
On s'approche de la fin du tournage mais il reste encore quelques très grosses séquences à tourner. J'ai remarqué que dans ce film, il y a surtout des séquences difficiles, émotives, intenses, et parfois, de temps en temps, des séquences plus simples. Il faudra tâcher, au montage, que cela ne soit pas trop indigeste.
Sinon, problèmes de plan de travail et d'horaire. Les cheveux du pauvre Nicola Oliverio se mettent à blanchir (ce garçon n'a pas seulement l'air d'un saint ; c'est un saint). On remet des scènes à plus tard. Le tournage n'en finit pas de finir. Mais je ne me plains pas: réaliser un film, c'est ce que j'aime faire, en fait, comme travail.


13 mars 2006

Dernière ligne droite avant l'arrivée - mais l'arrivée est encore loin. On m'a annoncé, hier, qu'on finirait la séquence dans l'arrière du Blue Diamond le 1 ou 2 avril!... L'Apocalypse Now eke continue.
Samedi 11, on a fait les séquences d'abord arrière boîte de nuit, puis boîte de nuit. Dans la boîte de nuit, ça a été quand même très malaisé... Sur ce film, je comprends l'utilité, en fiction, des régisseurs, des figurants, de la recréation d'une réalité plutôt que le réemploi d'une réalité existante...
Dimanche 12, on est retourné à l'arrière du Blue Diamond. Journée rapide, amusante et amusée. J'ai du partir tôt avec Hélène Lamy-au-Rousseau, pour la première de la Couleur des mots à Liège... Qui s'est très bien passée.



14 mars 2006

Dans la nuit de hier, on a tourné une scène qui nous faisait un peu peur: celle de Rachel qui couche avec le Russe Svelte. Assez compliqué et étrange. Parfois drôle. Très bizarre de tourner un dimanche un scène violente où l'on va tuer quelqu'un, et le lendemain une scène où un couple fait l'amour (surtout de cette façon là). Je ne sais pas vraiment quelle scène était la plus dure...
Une partie conséquente du tournage sera remise début avril, avec tous les problèmes que cela peut poser. Il ne nous restera alors qu'une séquence à l'arrière-bar, toute la partie de l'hôpital de la fin, et des chouias. L'affaire de quatre, cinq jours de tournages.


16 mars 2006

Je suis crevé, j'ai mal au pied droit, j'ai mal à la tête, je suis très content. On a fini la partie principale du tournage. On va reprendre le premier avril (ou alors, c'est une très bonne blague de Nicola Olivario).
Lundi, pendant la nuit, dernière nuit à Coquelicot. C'était à la fois difficile et amusant: plusieurs conversations entremêlées, des actions multiples, sept comédiens dans le champs, plusieurs personnages assis autour d'une table, des problèmes d'axes, etc. Pour faire vite, on a opté pour un plan large en master et des plans serrés. C'est une façon de filmer assez chiante, en fait. Surtout en pleine nuit. Les comédiens hors champs s'endormaient.
Mardi, journée dans le "Blue Diamond". C'était assez difficile: l'arrière-salle était occupée d'abord par un cours de danse, puis par un groupe de théâtre amateur, qui gueulaient. Bel échange, à la fin, entre Serge Larivière, et Laurent Capelluto, mais que j'ai du réécrire entre deux prises. C'était pas très bien écrit, cette scène. On n'est jamais aussi mal servi que par soi-même...


24 mars 2006

Hier, j'ai pré-monté quelques séquences, pour voir si d'autres séquences, qu'on doit encore tourner début avril, sont bel et bien nécessaires. J'ai pu en éliminer deux.
Même montées à la hache, certaines séquences sont fortes, émouvantes, efficaces. Evidemment, tout ce qu'on a filmé la première semaine tient moins bien la route. C'est comme ça sur tous les films, il paraît...
Je suis très impatient de voir un premier montage...
A part ça, j'ai toujours mal au pied gauche, notre volvo est en panne (courroie de distribution) et "la Couleur des mots" est sorti mercredi. Le film marche bien, à une échelle modeste, mais tout de même bien. Tant mieux.



1 avril 2006

On a repris le tournage. Impression très étrange: recommencer après un arrêt de deux semaines!... Mais à part que j'ai toujours mal au pied droit, j'aime toujours autant tourner. Bonne humeur générale : c'était le premier avril. On a terminé (enfin!) les séquences dans l'arrière du Blue Diamond. Il ne nous reste plus que la fin et plein de petites rawettes... Ce film n'en finit pas de finir...
Le soir, après avoir mangé les merveilleux biscuits qu'avait préparé Aylin, on a tourné un gros plan de Laurent, qui doit raccorder avec la séquence devant le magasin de costumes. Ca a pris cinq minutes. J'ai tourné en slaches (en tongs).
Maintenant, il va falloir organiser la fin du tournage...


10 avril 2006

Avant-dernier jour de tournage (si tout va bien!...) C'est toujours difficile de terminer un tournage mais en plus, quand on ne filme qu'un jour par semaine, c'est encore plus dur. Mais ne nous plaignons pas.
On a tourné des petites séquences, avec Laurent Capelutto et Céline Peret, chez Olivier Rausin (notre bien-aimé producteur) et Marie (sa bien-aimée compagne). Ambiance très familiale: ils ont quatre enfants et un furêt nommé "Strike".
Ensuite, on a retourné des plans dans la voiture, entre Aylin et Céline. On a fini vers une heure et demi du matin. C'était dur de retourner quelque chose mais ça en valait la peine: on a fait du bien meilleur travail cette fois-ci.
Plus qu'un jour, samedi prochain, et le tournage est terminé!...


13 avril 2006

Hier, j'ai synchronisé les rushes des deux derniers jours de tournage, pour m'assurer que tout était bon, et pouvoir donner le feu vert à Laurent Capelutto: il doit se raser les cheveux pour un spectacle... J'ai revisionné certains rushes, avec Thomas Van Zuylen. De nouveau, comme beaucoup de gens, il trouve les rushes intenses, trop intenses, même: y aura-t-il des moments pour souffler?
Cela ne m'inquiète pas tellement. Pendant le montage, on pourra toujours faire retomber la tension, d'une façon et d'une autre. Et aussi: c'est le genre de problèmes dont les gens me parlent avant le montage. Les vrais problèmes du film, personne, moi le premier, ne les connais encore. Personne ne parvient même à les imaginer. On les découvrira pendant le montage...
Aujourd'hui, un repérage sur le dernier lieu de tournage: l'école d'infirmières...
Je me sens enfin prêt à tourner. Je trouve ça naturel. Cela ne me fait plus peur. Dommage qu'il ne me reste plus qu'un jour de tournage...


16 avril 2006

Voilà. C'est fini. Hier, c'était le dernier jour de tournage. Cela s'est bien passé mais c'était un peu triste: ça se délitait à fure et à mesure que les gens partaient et l'équipe se faisait plus réduite. Après avoir terminé les dernières séquences dans le deuxième hôpital - avec, pour le seul travelling du film, avec l'aide amicale et charmante de Laurent Léonard - on n'avait plus que des petites shtouilles à filmer: fond noir de Véronique Dumont, un écran de photo, etc.
A la fin, on s'est retrouvé à quatre: Véronique Dumont, Antoine Bellem, Grégory (le preneur du son du jour, dont c'était le premier et le dernier jour de tournage sur ce film) et moi-même, en voiture. On a tourné dans toute la ville pour trouver un arrière-fond assez éclairé. Finalement, vers onze heures, on a eu terminé... Et c'était fini...
Mais bon. Je suis comme Moïse ayant traversé la mer rouge: il me reste quarante ans dans le désert: le montage et toute la post-prod.


23 avril 2006

Comme Ewin Rijkaert (le monteur) est occupé sur les finitions de deux autres films et qu'il ne pourra pas entamer Coquelicot avant début mai, j'ai commencé un pré-montage. Cela me permet d'un peu mieux comprendre la matière, de me poser des questions sur la structure, de retirer des dialogues redondant, d'avoir l'impression de servir à quelque chose. Jusqu'ici, tout va bien. La plupart des séquences que j'ai prémonté me plaisent, et je trouvent certaines fantastiques. Je n'ai pas cette impression de tension continuelle dont avaient peurs beaucoup de gens, sur le tournage.
A part ça, l'ordi tombe en panne, comme sur le montage de la Couleur des mots. Pourtant, c'est un Mac. Ca ne tombe jamais en panne, un Mac. Sauf quand c'est moi qui l'utilise. Une seule expliquation possible: j'ai la poisse.


5 mai 2006

Mardi, Ewin a pris possession de la matière. Nous avons visionné le pré-montage, discuté un peu. Maintenant, c'est à lui de jouer. Dans trois semaines, plus ou moins, il aura un premier montage...
La mayonnaise prendra-t-elle?...


13 mai 2006

Hier soir, enfin, la fête de fin de tournage. Sympathique en diable.
Ca a fini très tard pour Aylin et moi, et aujourd'hui, nous avons la tête un peu dans le cul...
Pour d'autre, ça a fini très très très tard. Je ne sais pas où se trouve leur tête.


31 mai 2006

On a visionné le tout premier montage, lundi soir, avec Ewin. Qu'en dire? C'était un premier montage...
J'ai maintenant suffisemment d'expérience des premiers montages pour n'être ni angoissé par ce qui ne marche pas, ni trop satisfait par ce qui fonctionne. Ce qui ne marche pas pourra probablement être solutionné ; ce qui fonctionne à ce stade-ci devra probablement être de toutes façons modifié pour s'insérrer dans le montage final.
Ewin s'est plaint (comme le font tous les monteurs): plans flous, sautes d'axes, etc. Pour lui, c'est difficile : il doit contourner les problèmes techniques. En fait, tout ce film a été tourné à l'arrache. Il se monte aussi à l'arrache.


19 juin 2006

Hier, vision d'un montage avec Ewin et Olivier Rausin. Remise en question de la structure. Nous devons oublier la structure à priori du scénario et retrouver la structure à posteriori du montage. Du boulôt...
Je n'arrive toujours pas à ressentir l'excitation fiévreuse qui ma saisissait pendant les autres montages. Je vieillis...
A part cela, "la Couleur des Mots" a eu un (ou deux) prix au festival de moyen-métrages de Brives. En tous cas, un prix pour l'interprétation, pour Aylin.


25 juin 2006

Vendredi, après une délibération dans le jury extérieur de l'IAD (expérience assez traumatisante  : débats houleux, vexations diverses, et surtout, retour à Louvain-la-Neuve, la ville la plus terrifiante de Belgique!), j'ai visionné avec Ewin le début du nouveau montage.
C'est plus dynamique. Cela pourrait éventuellement fonctionner. Il faut maintenant tout monter comme cela. Je ne verrai probablement le résultat qu'en août: en juillet, je vais au festival d'Avignon, avec Aylin, Benoît Verhaert, les enfants (mais pas le chien). J'y présente deux pièces: "Les Témoins" et "L'Invisible".
D'ici là, Ewin travaille...


2 juillet 2006

Hier soir, visionnage d'un nouveau montage avec Ewin. On n'a toujours pas pas trouvé tout à fait la structure... Le début est pas mal, puis ça s'enlise. Le film se remet à bien fonctionner après un tiers. L'émotion alors monte, on s'attache aux personnages, etc., malgré les scories.
On sent que la musique aura une importance énorme pour ce film. Non pas que la musique doive amener l'émotion mais elle doit dans ce film révéler l'émotion, comme le ferait un révélateur photographique. Hors, la musique de film (surtout pour un film sans budget), c'est toujours compliqué: problèmes de droits, trouver le musicien adéquat, etc. Je vais devoir m'y atteler très vite...
On arrête le montage pendant le mois de juillet et on reprend début août. Demain, je pars en voiture à Avignon (il paraît qu'il ne faut pas dire "en Avignon", tous comptes fait).


9 août 2006

On a repris le montage. On est enfin arrivé à trouver la structure. Le montage fonctionne. Lors de la vision de hier, j'ai été ému et tendu du début jusqu'à la fin. Il reste une foultitude de petites correstions, quelques plans encore à tourner et les musiques à trouver. Ensuite, on pourra tester le film devant des spectateurs...


14 août 2006

Ces jours-ci, on fait des sortes de "retakes": des petits plans qui manquent au montage, des photos qui doivent être mises en inserts, un insert de feu rouge, etc. Pas ce qu'il y a de plus passionnant... Mais bon. Cela doit être fait...
Ce matin, on a visionné le film avec Nicholas (mon frère). Il sera le producteur-monteur musique. Il avait l'air d'apprécier le montage (ou il est très très poli). Il a fait des propositions de placement de musique. Il va tester avec des musiques de librairie. Le film sera bientot montrable à un public extérieur.
A part ça, je me demande toujours si quelqu'un lit ce journal. Si c'est le cas, vous pouvez m'envoyer un mail à mon adresse Email? Je me sens un peu seul, en écrivant ce bazar...


29 août 2006

Merci à tous ceux qui m'ont écrit pour me dire qu'ils lisent ce journal. (Néanmoins, je ne suis qu'à moitié rassuré. Ca pourrait toujours être un complot de ma mère...)
Dimanche matin, j'ai vu les dernières petites modifications du montage avec Ewin. Demain soir, j'écouterai les musiques temporaires avec Nicholas. On placera ces musiques. Ensuite, on pourra commencer à faire des projections à un public non-averti, et tester le film. Je suis évidemment à la fois content, excité, et un peu anxieux.
Sinon, hier, chez Meuter, Gilles Bissot nous a projeté des premiers essais d'étalonnages et de gonflage en 35 mm. C'était magnifique. On ne sent presque plus la vidéo.



5 septembre 2006

On a revu les musiques temporaires avec Ewin. Ewin va les caller et on sera prêt à faire une première projection-test... Excitation...
Enfin, le film va être vu, même si c'est dans de très mauvaises conditions.


7 septembre 2006

Hier, Ewin et moi, nous avons montré le film à Karin Clercq, dont nous voudrions la très belle "chanson d'Anna" sur le générique début. Elle a beaucoup aimé le film. Elle a eu la larme à l'oeil plusieurs fois. Elle a juste suggéré quelques modifications, que nous avons tenté de suivre. C'est encourageant. (Mais peut-être, et c'est très probable, Karin Clercq a été payée par ma mère... Le complot perdure...)
Aujourd'hui, j'ai appris la mort de Rémi Belvaux. Je suis sous le choc.


17 septembre 2006

Mercredi dernier, le soir, on a fait une première vision avec un petit public, une dizaine de personnes, qui ne connaissaient rien du film, n'avaient pas lu le scénario, etc. Des gens très gentils, très attentionnés, très capables, tout ce que l'on peut espérer pour une première vision critique. Après la vision, ils semblaient enchantés. Ils disaient en général qu'il n'y avait pas grande chose à dire, deux, trois remarques...
Evidemment, ils ont remis en question tout le film et cela a duré plus d'une heure.
J'aimerais bien savoir quelle caractéristique humaine crétine nous pousse à croire que la première version d'un montage va être bonne, qu'il ne faudra pas changer grand chose... Pourtant, l'expérience montre, chaque fois, qu'on manquait de distance, ce qui est inévitable. Il y a des éléments du film qu'on ne voit plus parce qu'on n'a pas de recul mais qui sautent au yeux de n'importe qui voit le film pour la première fois...
Nous savons cela mais pourtant!... Nous croyons chaque fois que la première version sera la bonne!...
Dans le cas de "Coquelicot", il y avait des remarques ponctuelles: par exemple, que le générique début, dont nous étions très très fier, était très ennuyeux, ce genre de choses...
Mais surtout, il y avait un déséquilibre entre le personnage de Xénia (jouée par Véronique Dumont) et celui de Rachel (jouée par Céline Peret). C'est du au fait que chez Xénia il y a beaucoup (trop) de péripéties très extérieures et tragiques, et chez Rachel, tout est beaucoup plus intérieur. De plus, leur style de jeu est très différent, ce qui est intéressant, mais pour que cela fonctionne, cela demande un équilibre parfait, que nous devons encore trouver. (Cela me fait penser que le montage de "the Bridges of Madison", ça n'a pas du être coton coton : vous imaginez, arriver à un équilibre entre le jeu de Meryl Streep et celui de Clint Eastwood!...)
Toujours est-il que mardi, Ewin et moi, on se remet au boulot...


23 septembre 2006

Jeudi, de nouveau vision, avec beaucoup d'avis unanimes. Nous avons coupé encore certaines choses qui semblent être des scories (entre autres, les enfants... j'adorais les enfants... mais bon, c'est pas un best-off, c'est un montage).
Hier, on a fait les modifications avec Ewin. Pour l'instant le film est très court (1 heure 15). On verra à la prochaine vision (vendredi soir prochain) s'il n'est pas devenu trop court.


14 octobre 2006

Voilà. Le montage image est (provisoirement) terminé. On a encore fait une dernière vision avec des gens, et il n'y avait plus que des petits détails à régler.
Jeudi, nous avons lentement visionné tout le film, Olivier Rausin, Ewin et moi, pour tous les chouias de plan un peu trop court ou un peu trop long. Nous laisserons le film reposer jusqu'à une vision avant le montage son, pour revoir ça avec un peu plus de recul.


3 novembre 2006

Nous avons encore une fois visionné le film, avec les deux fringants jeunes hommes qui s'occuperont du montage son, Marc Bastien et François Dumont. A cette vision, étaient aussi présents Frédo (Frédéric Fonteyne) et Pipol (Pierre-Paul Renders).
Frédéric est sorti de la projection en disant: "En tous cas, moi, j'arrête de me prostituer". Il avait l'air de bien aimer le film. L'hypocrisie n'est pas son fort et je ne crois pas que ma mère puisse l'acheter. Pierre-Paul aussi a aimé, semble-t-il. J'ai donc maintenant une autre théorie : le film qu'on a monté n'est pas celui que j'ai, en fait, tourné. Après la dernière prise de chaque plan que moi j'avais tourné, ma mère profitait que je sois aux toilettes pour tourner, enfin, la bonne prise !... Tout cela pour que je ne me rende pas compte à quel point je suis un réalisateur médiocre... Le Grand Complot continue de plus belle...
Tout cela pour dire que l'on va entamer le montage son.


18 novembre 2006

Bonne nouvelle ! Le film a reçu l'aide à la post-production de la Commission du film de la Communauté. On ira jusqu'à la copie film!


12 décembre 2006

Le montage son avance. J'ai entendu le montage des directs (très bien fait) et on a discuté des sons ponctuels et des ambiances à ajouter. Premières approches de la musique, aussi...


19 janvier 2007

Beaucoup de temps a passé depuis la dernière fois que j'ai écris dans ce journal... Beaucoup de choses sont arrivées, dans ma vie "en dehors du film". Aude Van Gelder nous a quitté. Une absence qui perdure, que rien ne pourra combler... Ce n'était pas une amie aussi proche que je l'aurais voulu. Mais une chose est sûre : elle nous a sauvé la vie, à notre famille, à Théo, en nous trouvant la psy adéquate au bon moment. Je lui dois tellement. Face à sa disparition, je regrette de ne pas croire à Dieu, pour pouvoir l'insulter, l'accuser, le condamner.
Beaucoup moins tragique : je dois subir une opération, pour enlever une exostose osseuse à l'arrière du tibia. Après des premières nouvelles catastrophiques (suspicion de cancer, possibilité d'ablation de la jambe), cela ne s'avère pas si grâve, finalement. Comme quoi : il ne m'arrive jamais rien d'intéressant... Je vais néanmoins devoir être opéré le 7 février, rester une semaine à l'hôpital, et ensuite marcher avec des béquilles pendant un ou deux mois. Cela ne va pas faciliter la post-production...
A part ça, "la Couleur des Mots" sort en France. Accueil très très limité. Parfois, des éloges, surtout pour Aylin.
Mais revenons à "Coquelicots". Le montage son proprement dit a été entamé. J'ai vu chez Gilles Bissot les premiers essais d'étalonnage. J'ai entendu chez Nicolas Marchand les premiers essais de musique. Tout cela s'annonce très prometteur. En même temps, cette sempiternelle impression de la fin de la post- production : cela n'en finit pas d'en finir...
J'ai aussi vu la bande-annonce qu'Emilien Lazarone nous a mitonné. Moi, personnellement, je la trouve très bien. En la voyant, je me dis : "Je le verrais bien, ce film!..."


4 février 2007

On termine petit à petit le film : on l'a visionné avec Nils (le mixeur) et on a écouté les musiques. Le montage-son avance. Mais je vais devoir m'interrompre dans la post-production et dans ce journal  : on m'opère lundi (dans 2 jours).


13 février 2007

J'ai été opéré au tibia. Je me remets, bien mais doucement. Pour l'instant, je suis encore en congé du film. Mais je crois que l'étalonnage et le montage-son avancent de leurs côtés.
Beaucoup d'événements, ces derniers jours. Entre autre, le décès de la cousine de mon père, l' avocate Anne Kriwine. Une femme minuscule physiquement et géante dans son métier et sa personnalité. Entre autres choses, elle a gagné le premier non-lieu pour avortement en Belgique, ce qui a provoqué la dépénalisation, la loi Mouraux, le jour sans Roi. Elle est partie à 60 ans...
Je ne la voyais que rarement. Parfois on se croisait en rue. Elle me disait toujours qu'elle était très fière de moi, fière de m'avoir comme petit-cousin. Je n'ai jamais pensé lui dire à quel point j'étais, moi, fier d'elle et de l'avoir comme grande-cousine.


5 mars 2007

On en est aux dernières étapes de l'étalonnage, on a terminé le bruitage et la post-synchro. Tout s'est bien passé. C'était juste un peu compliqué pour m'organiser : j'ai des béquilles, je dois faire de la kiné, etc.
Aujourd'hui, on a entamé le mixage. La fin est vue...
On a envoyé une copie du film pour la sélection de Cannes. Mais bon : je ne crois pas en Cannes. Le Festival de Cannes n'existe pas. C'est un monde parallèle et virtuel, dans lequel je ne suis pas admis.


19 mars 2007

On a terminé une première version du mixage. Demain, on la visionne, pour entamer le mixage final, puis la "réduction" Dolby.
Parallèlement, on a vu un premier gonflage film. Là aussi, il n'y a plus que des petites rectifications...
Le film se termine... Dans deux semaines, ça sera fini... Si tout va bien. Et pourquoi tout irait bien ? Pourquoi?


27 mars 2007

Voilà. C'est la fin. Hier, on a terminé le matrissage dolby. Vendredi, on visionnera la copie 1 synchrone. Coquelicot est terminé...
Je me sens très très bizarre. J'ai mal là, et là, mais pas là.
Sinon, je commence à réfléchir au film prochain : "Maternelle".
Mais comme on dit en Ouzbekistan : "Dat is een andere verhaal."